Et voilà, je viens de boucler mon 6ème marathon des World Major avec le Marathon de Tokyo. Cela clôture une belle aventure qui a commencé au détour d’un article, en 2018, qui m’a fait découvrir ces 6 marathons et tout ce que cela englobe. Quand j’ai lu qu’il n’y avait, à ce moment là, qu’une centaine de Français à détenir ce graal, je n’ai pas hésité longtemps à m’inscrire pour mon tout premier World Major Marathon. Le choix s’est porté sur Londres en 2019, et ce fut le départ d’une aventure incroyable.
Les World Major Marathons sont les 6 plus grands marathons du monde : New York, Boston, Chicago, Londres, Berlin et Tokyo. Ce sont des événements d’une envergure incroyable, rassemblant des milliers de coureurs de tous les coins du monde. Participer à ces marathons est un rêve pour beaucoup de coureurs, car ils sont très difficiles à intégrer en raison de leur grande popularité.
J’ai eu la chance de courir ces 6 marathons en l’espace de quelques années, et je dois dire que chaque expérience a été unique et inoubliable. Chaque marathon a son propre charme et son propre challenge. De la foule bruyante et électrique de New York ou Chicago à la course vallonnée de Boston en passant par Berlin qui reste mon record personnel après Londres, chaque marathon est différent et offre des défis uniques aux coureurs.
Je termine donc mon parcours des World Major Marathons en 2023, avec deux ans de retard en raison de la crise sanitaire du COVID. Ce défi a été passionnant et exigeant, mais je suis heureux de l’avoir accompli. Certains coureurs mettent plus de 10 ans pour courir ces 6 marathons, alors je suis chanceux d’avoir réussi à le faire relativement rapidement.
Au départ, j’avais planifié d’obtenir la médaille des finisher à Boston, le marathon le plus ancien et le plus prestigieux des World Major Marathons, mais les aléas de la vie en ont décidé autrement. En 2020, la pandémie de COVID-19 a changé la donne pour les coureurs du monde entier. De nombreux marathons ont été annulés ou reportés, cela a donc été très difficile pour les participants de poursuivre leur parcours.
Toutefois même si mon plan initial n’a pas fonctionné, je suis ravi de terminer avec le Marathon de Tokyo! Sans compter que le voyage au japon était magique et que j’ai eu la chance de participer à un Guinness World Record, en effet à cause de la pandémie beaucoup de marathoniens ont également terminé leur parcours à Tokyo en 2023. Nous étions donc plus de 3000 à obtenir le médaille des six stars finisher, ce qui est un nombre record pour un marathon du circuit.
L’organisation de cette dernière course a pourtant démarré difficilement, les dossards étant très demandés et compliqués à obtenir. Je n’ai pas été tiré au sort à la loterie et je n’ai pas eu de dossard avec France Marathon, même si j’avais renvoyé mon formulaire dans les 15 minutes suivant sa réception. Heureusement, une amie m’a informé de l’existence d’une autre agence, Sports Tours International, qui avait des dossards disponibles.
Le Voyage
Depuis notre Bretagne jusqu’aux rues de Tokyo,
Le voyage en avion a été long, mais la compagnie aérienne Nippon Airways a tout fait pour que nous soyons à l’aise. Les repas et l’équipage nous ont mis dans l’ambiance. Cependant, le décalage horaire a été difficile à gérer, nous n’avons pas dormi pendant le vol, tout au plus somnolé. Heureusement, j’avais apporté plusieurs livres et films (la sélection sur le vol n’était pas fantastique contrairement à Air France sur le vol pour New York mais en période de grève il vaut mieux éviter)pour m’occuper pendant les 14 heures de vol masqué (nous n’avons pas quitté le masque de tout le séjour comme 99,99% de la population au Japon).
À notre arrivée au dessus Tokyo, on a découvert l’immensité de cette ville qui fait 7 fois la taille de Paris. Une fois débarqué tout s’est déroulé sans encombre, la eSim d’Holafly a fonctionné parfaitement et nous avions tous les deux de la 4G en illimité. Grâce à l’application Visit Japan Web, nous avions préparé nos QR codes pour l’immigration et les douanes. Cela nous a permis de passer rapidement les formalités et de commencer notre aventure japonaise en toute sérénité.
Dès notre arrivée, nous avons sauté dans un Uber afin de récupérer le dossard lors de l’exposition organisée pour l’événement. Malgré la longue file d’attente typiquement japonaise j’ai récupéré rapidement mon dossard, cependant l’expérience à laisser à désirer, avec un choix de vêtement très limité et des t-shirts déjà en rupture de stock le premier jour. Les organisateurs ont sûrement été prudents avec les quantités après deux annulations. Les conditions sanitaires pour récupérer le dossard étaient drastiques, pour faire court, nous avons du prendre notre température et l’enregistrer dans une application du 26 février au dimanche 5 Mars ( jour du marathon ), à l’expo on nous a remis deux tests antigéniques à faire le jour du retrait du dossard et le lendemain en enregistrant le résultat toujours dans l’application. Celle-ci a été controlée pour pouvoir entrer dans le SAS de départ avec encore une fois la prise de température.
Après trois heures passées à l’expo, nous avons finalement rejoint notre hôtel The New Otani Tokyo pour un bon petit Burger en attendant de faire le check in. Le lendemain, Vendredi, nous avons plongé pour la première fois dans l’effervescence de Tokyo avec notre tour opérateur. Malgré l’accent anglais difficile à saisir de notre sympathique et souriante guide, nous avons visité en bus les jardins Hama-Riku, les temples de Senso-Ji, et avons fait une balade en bateau avant de nous rendre au sanctuaire Meiji-Jingu.
Le soir, 5km rappel d’allure autour des remparts du palais impérial de Tokyo et un savoureux plat d’Udon ( grosses nouilles Japonaises ) dans un restaurant de street food avant d’aller dormir pour rattraper ce gros JetLag.
Les visites guidées n’étant pas notre tasse de thé, nous avons préféré explorer par nous-mêmes le lendemain. Samedi, nous avons arpenté le quartier animé de Shibuya et son célèbre croisement, les ruelles pittoresques de Shinjuku et le Tokyo Gaien National Garden, où Nathalie a égaré son sac à main heureusement retrouvé intact 40 minutes plus tard (incroyable ce pays où tu ne mets pas d’anti-vol sur ton vélo, où tu laisses seul ton ordinateur sur ta table du Starbuck pour aller chercher ta commande, c’est à se demander quand ça a merdé chez nous). Curieuse de repousser les limites du civisme japonais, Nathalie fera un autre test avec son téléphone oublié dans un food hall à Kyoto. Pour la soirée, un grand classique, des pâtes dans un restaurant Italien et vérification pour la centième fois du Race Pack et au lit.
Marathon de Tokyo Jour J
Le Marathon de Tokyo s’est révélé être une expérience inoubliable, avec quelques règles strictes qui ont ajouté du piquant à l’aventure. Le départ de l’hôtel en bus vers la ligne de départ s’est déroulé sans encombre. Cependant, une fois arrivés sur place, nous avons été confrontés aux instructions très précises concernant les objets interdits dans le SAS de départ.
Parmi ces restrictions, il était interdit de prendre toutes formes de liquide, y compris les gourdes, sacs d’hydratation ou gobelets. Seules certaines briques de boisson achetées en supérette étaient autorisées.
Un autre point qui a causé du stress parmi les participants était l’interdiction de jeter des vêtements au départ de la course. Les coureurs devaient choisir entre partir léger et affronter le froid matinal de 5 degrés Celsius, ou courir avec un sac à dos pour transporter leurs affaires. Heureusement, face aux nombreuses réactions, l’organisation a fait marche arrière sur cette règle trois jours avant le départ.
Néanmoins, il était toujours interdit de jeter quoi que ce soit sur le parcours, même dans les poubelles des ravitaillements, à l’exception des gobelets. J’ai apprécié cette mesure, car elle a permis à tous de profiter d’un parcours immaculé. Personnellement, j’ai conservé mes gels vides dans ma freebelt Compressport tout au long de la course sans aucune contrainte.
Arrivé sur place non sans une certaine impatience, je me suis empressé de pénétrer dans le SAS de départ après avoir réussi le contrôle de l’application et la prise de température. Néanmoins, je me suis retrouvé contraint d’attendre une longue heure dans le froid et les courants d’air, sans accès à des toilettes ni à de l’eau. Nous nous sommes serrés les uns contre les autres pour partager un peu de chaleur corporelle et essayer de nous réchauffer tant bien que mal.
Le départ était étroit et chaotique, rendant la situation encore plus inconfortable. Un de mes voisins a trébuché malencontreusement sur un tapis cache-câble et est tombé la tête la première sur le sol. Il a fallu parcourir près de trois kilomètres avant de trouver un espace plus dégagé et respirable. Malgré tout, je me considère chanceux d’avoir réussi à me glisser dans les premiers rangs du SAS, évitant ainsi une cohue encore plus importante.
Le marathon de Tokyo, bien que situé dans une métropole fascinante, m’a laissé un sentiment mitigé quant à son parcours très urbain. J’aurais apprécié traverser des quartiers plus anciens de la ville pour mieux saisir son histoire et sa culture. La première partie du marathon s’est avérée assez roulante, tandis que la seconde moitié du parcours était nettement plus éprouvante avec quelques montées et descentes bien casse patte.
L’un des aspects les plus difficiles à gérer mentalement lors de cette course fut sans conteste les quatre allers-retours de plusieurs kilomètres, ponctués d’épingles à cheveux. Cette configuration rendait la progression interminable, mais j’ai tout de même eu la chance de croiser Birout74, qui terminait son sixième major en moins de trois heures.
J’ai trouvé que les ravitaillements étaient suffisants proposant de l’eau et des boissons énergisantes. Cependant, je ne me souviens pas avoir aperçu de nourriture solide. De plus les toilettes, situées dans des rues perpendiculaires, étaient parfois éloignées avec des panneaux indiquant des distances allant jusqu’à 800 mètres. Effectuer 1,6 km aller-retour pour une simple pause pipi m’a semblé un prix bien élevé à payer lors d’un tel événement.
L’ambiance du marathon de Tokyo se distingue nettement de celle du marathon de New York que j’ai couru en novembre dernier. Les spectateurs japonais sont beaucoup moins exubérants que leurs homologues américains ou même anglais ou allemands. Pas de cris ou de grandes pancartes, mais plutôt des saluts discrets de la main, à la manière Queen Elisabeth. Néanmoins, j’ai eu la chance d’entendre deux encouragements “Allez Thomas” qui m’ont surpris et ravi, et je remercie chaleureusement ces deux compatriotes. J’ai franchi la ligne d’arrivée en 3h18, sachant que j’aurais pu gratter deux minutes, mais l’essentiel était de récupérer mes deux médailles et de rejoindre rapidement Nathalie.
Si les Japonais ne sont pas démonstratifs, ils font preuve d’une gentillesse spontanée et d’un dévouement sans pareil. En sortant de la zone d’arrivée, j’ai été accueilli par une haie d’honneur composée de volontaires souriants et serviables. J’ai bien dû m’incliner une centaine de fois pour les remercier avant de partir.
Après la course, direction la douche et pour refaire le plein de protéines, pas de traditionnel hamburger, mais une dégustation de viandes de bœuf japonais au grill sur la table. C’était une tuerie. Je mange très rarement de la viande rouge, mais là, ça valait vraiment le détour. Ensuite, on a profité de la dernière après-midi à Tokyo pour découvrir encore quelques temples et pour visiter Shibuya Sky afin d’avoir une vue à 360 degrés de Tokyo avant de partir le lendemain matin en Shinkansen pour Kyoto, où deux jours de balades nous attendaient.
Le marathon de Tokyo a été une expérience inoubliable, bien que le parcours et l’ambiance n’aient pas été particulièrement marquants. Ce qui a vraiment rendu ce voyage mémorable, c’est sans conteste la découverte et le choc culturel que nous avons vécus. Pour nous deux, cela a éveillé une envie irrésistible de revenir et d’explorer davantage le Japon et ses traditions. Ce pays regorge de richesses culinaires si vastes qu’une vie entière ne suffirait pas pour toutes les découvrir.
Ce marathon de Tokyo c’était également l’occasion de retrouver Paola et Véronique, on s’est loupé à Boston, croisé à Chicago et enfin rencontré à Tokyo pour leur cinquième médaille.
À bientôt (Jaa mata ne)